Saint-Maur

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Saint-Maur

Les limites du territoire de Saint-Maur

Jusqu'en 1790, la paroisse comprenait le bourg du Vieux Saint-Maur et le hameau de La Branche-du-Pont. Les deux ne devaient former qu'une seule commune. Mais si les habitants du hameau sont rattachés depuis 1693 à la paroisse Saint-Nicolas pour le spirituel, ils paient leurs impôts (la taille) à Fontenay. Invoquant ce fait, ils demandent et obtiennent leur indépendance. Saint-Maur est alors amputée de 2,3 km 2 à l'ouest de son territoire.
La nouvelle commune devient, en 1831, Joinville-le-Pont, en hommage au prince de Joinville, fils de Louis-Philippe, dont l'épouse a apporté en dote le territoire sur lequel se trouve la ville brésilienne de Joinville.
Quant à La Varenne, et malgré les demandes maintes fois réitérées de ses habitants, elle n'obtiendra jamais son indépendance au motif, notamment, qu'elle ne dispose pas d'un cimetière…

Des mairies successives…

Plusieurs maisons accueillent la mairie entre 1789 et 1876, date de la construction de l'hôtel de ville. La première est la maison Lagneau, 11, rue de la Procession, louée 50 livres par an à un cordonnier. La loi du 28 juin 1833 fait obligation de construire des écoles. En 1839, sous le mandat du baron de Marinville, une mairie plus spacieuse est construite le long de la rue du Four, sur le terrain de l'ancien cimetière. Le bâtiment accueille également l'école et le logement de l'instituteur. Lors de son inauguration, un bal est donné au bénéfice des pauvres.
Le maire fait aussi installer une pompe ainsi que "des poteaux indicateurs aux abords du bourg" ; et il porte "de six à dix le nombre des réverbères avec lampes à huile." Ces heureuses initiatives lui valent la reconnaissance et les félicitations du conseil municipal.* Mais vingt ans plus tard, la mairie s'avère trop exiguë. En 1860, la commune achète la maison Mayet située 1, avenue de Condé, ainsi que les deux maisons attenantes. 

Au son du canon !

La guerre de 1870 contraint les services municipaux à s'exiler. En effet, la butte du Vieux Saint-Maur est équipée de batteries pour tirer sur les Prussiens qui, arrivant de l'Est du pays, tentent d'atteindre la capitale.
Le bourg devient un lieu stratégique que la population s'empresse de fuir ! La mairie est transférée à Paris, boulevard du Prince-Eugène (49, boulevard Voltaire). Elle ne reviendra à Saint-Maur qu'à la fin des hostilités, le 18 juin 1871.

Une démographie galopante… 

Tout au long du XIXe siècle, la population s'accroît : 558 habitants en 1801, 10 492 en 1881, 23 035 en 1900, 33 852 en 1911… Et Saint-Maur évolue ! Aux fiacres, omnibus et tramways qui assurent les liaisons avec la capitale viennent s'ajouter, en 1859, quatre gares de la ligne de chemin de fer Paris-Bastille /La Varenne, ce qui entraîne l'extension de la ville au centre et à l’Est de la boucle de la Marne.
Par ailleurs, les travaux engagés sous Napoléon III par le baron Haussmann, de 1852 à 1870, rejettent le petit peuple à l'extérieur de la capitale. De nombreux artisans du faubourg Saint-Antoine s'installent alors à Saint-Maur, notamment à La Pie. Dans ce quartier éloigné des gares, le terrain est peu coûteux. Ils construisent le plus souvent un petit pavillon et un atelier en fond de parcelle. Artisans et couturières vont une fois par semaine en train à Paris pour livrer leur ouvrage.

Saint-Maur se recentre

La population augmentant, les services municipaux se développent. La construction d'une nouvelle mairie s'impose ! Louis-Désiré Mahieu, maire de 1853 à 1870, est entrepreneur de travaux publics. Il propose en 1874 au conseil municipal 5 000 m2 de terrain à titre gracieux et 1 500 m2 au prix de deux francs le m2 pour édifier la nouvelle mairie. Il y ajoute une large voie (1) qui reliera la maison commune à la station de chemin de fer du Parc, et deux voies qui longeront le bâtiment de part et d'autre (2). 
Le 12 juin 1872, le sort de la mairie est scellé : elle quittera le Vieux Saint-Maur pour son emplacement actuel. Un concours public est lancé en novembre, sous le mandat de Pierre-Marie-Napoléon Dehais. Le lauréat est Henri Ratouin, architecte, domicilié avenue de Beaujeu. 
1 - Avenue de la Mairie devenue, en 1963, avenue Charles-de-Gaulle 
2 - Elles deviendront l'avenue de la République et l'avenue Émile-Zola

Un hôtel de ville face à la gare

La mairie faillit être orientée face à l'ouest, vers le Vieux Saint-Maur, Vincennes et Paris. L'argument ? On pourrait ainsi admirer sa façade de loin ! Mais la présence de la gare côté nord, et l'offre de Mahieu d'y relier la mairie par une large avenue, furent déterminantes.
Les travaux commencent en 1876. Le bâtiment, de style Louis XIII, couvre une surface au sol de 450 m2 et dispose d'un étage et de combles. Le gaz est installé en 1881, l'électricité en 1903 et le chauffage central en 1915. La belle cheminée en bois que l'on peut admirer aujourd'hui encore dans la salle des mariages a fonctionné jusqu'à cette date. La salle des commissions jouxte la salle des mariages ; toutes deux donnent sur la place de la Mairie.

La salle des mariages

Cette superbe salle accueille des toiles marouflées (1) de Paul-Albert Baudoüin (2) (1844-1931) qui obtint le prix en raison de son "heureuse application du modernisme à la décoration.". Elles ont été offertes à la ville par le département de la Seine en 1886. Au nombre de six, elles épousent l'encadrement des portes et exaltent, sous forme d’allégories, les valeurs d’un certain idéal républicain : fiançailles, famille, maternité, travail, patrie... L’artiste illustre aussi des thèmes locaux : le halage, le maraîchage, l’exploitation d’une carrière…
La cheminée en bois est d'origine. Elle a fonctionné jusqu'en 1915, date à laquelle le chauffage central a été installé. 
Le lustre aussi est d'origine. Il a été conçu par l'entreprise Boulanger vers 1889. Lorsque l'électricité a été installée en mairie, en 1903, le lustre a été adapté grâce à de nouvelles branches. Des appliques portières ont alors été posées.
La Marianne est l’œuvre de Georges-Laurent Saupique (1889-1961). Datée de 1946, elle est dite "Marianne de la Libération".
 

Localisation

Direction de la culture

Villa Médicis - 5 rue Saint-Hilaire 94100 Saint-Maur-des-Fossés

01 45 11 65 91

Lundi : de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h
Mardi : de 8h30 à 12h et de 13h30 à 20h
Mercredi : de 8h30 à 12h et de 13h30 à 18h
Jeudi : de 8h30 à 18h
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Dernière mise à jour : 14 janvier 2022

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